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Page:Girard - Contes de chez nous, 1912.djvu/144

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Charles se porte à son secours.

Il l’aide à se relever, et dit :

— Vous êtes-vous fait mal, mademoiselle ?

— Merci, aucunement.

Prudence, que le mouvement spontané de son ami a froissée, s’écrie :

— Eh ! la belle, vous ne voyez donc pas où vous allez. Faites donc attention !

Interpellée de la sorte, la jeune fille tourne la tête, le front rouge d’indignation.

— Pardon, demande-t-elle, à qui ai-je l’honneur de répondre ?

— Mademoiselle Robichon.

— Eh bien ! mademoiselle Robichon, si votre père ne sait pas conduire une automobile, vous, vous manquez de savoir-vivre.

— « Habitante » ! rétorque Prudence, dans une bouffée de colère.

La jeune fille ne répond mot, et continue sa route en secouant ses jupes.

— N’est-ce pas ainsi qu’il faut traiter ces « habitants » ? demande Mlle Robichon à son ami.

Celui-ci n’entend rien, encore tout ému, l’esprit obsédé par la paire des grands yeux doux et la frimousse fraîche et rose qu’il avait surprise sous la capeline mauve. On se remet en marche.

Le clocher de Saint-Paul l’Ermite se rapproche à vue