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ture toute trouée ; à droite table boiteuse, avec bol et pot à eau, peigne édenté et brosse. Porte à droite et au fond fenêtre sans rideau. Pas de chaise. Suspendu au mur, au-dessus de la table, un petit miroir cassé.


SCÈNE PREMIÈRE


Roland, le cocher de place


Au lever du rideau, on entend du bruit et des pas pesants dans l’escalier, et Roland qui crie au cocher : « Attention, je l’échappe !… Vous m’écrasez les doigts contre la porte… C’est ici… » (Roland et le cocher de place paraissent en scène avec une malle qu’ils déposent au milieu de la chambre.)

Roland (après un temps, en s’épongeant le front). — Ouf ! jamais je n’aurais cru que ma garde-robe et mon mobilier fussent si lourds. (Au cocher). Combien vous dois-je ?

Le cocher. — Quarante cents.

Roland (sursautant). — Hein ! vous n’êtes pas sérieux. Quarante cents de l’avenue de l’Hôtel-de-Ville à la rue Sainte-Élizabeth. Il n’y a pas dix minutes. (Lui offrant une pièce de vingt-cinq cents.) Tenez ! disons vingt-cinq cents et n’en parlons plus. Les bons comptes font les bons amis.