Aller au contenu

Page:Girard - Contes de chez nous, 1912.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 199 —

Le cocher. — Les bons comptes, les bons amis, j’men sacre ! C’est tout mon compte qu’il m’faut. Tornon ! pensez-vous que j’men vas crever mon joual à vous charrier vos guenilles pour trente sous.

Roland (indigné). — Mes guenilles !

Allons ! allons ! Voici vos trente sous. C’est à vous que je m’adresserai la prochaine fois que je déménagerai. Et ça ne sera pas long, soyez sûr. C’est moi qui vous le dis.

Le cocher. — C’est pas trente sous, c’est mes quarante cents que j’veux. Faut-i qu’j’aille cri la police ?

Roland (impatienté). — Ah ! fiche-moi la paix avec ta police et tes quarante cents. Tiens, les voilà et maintenant fais-moi le plaisir de déguerpir au plus vite.

Le cocher (empochant l’argent, prenant une chique et crachant par terre).

Roland (indigné). — Allons ! hein ! attention à mon tapis d’Orient.

Le cocher. — Ces beaux m’sieurs, ces étudiants, ça voudrait s’faire mouver pour rien, quand ça reste aussi haut que sur les tours de Notre-Dame. Ça vaut une piastre comme une cent, ainque pour grimper ces maudits escaliers. Y a pas de térif qui tienne !

Roland. — C’est bon ! c’est bon !…