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dans cette affreuse cambuse. Veuillez donc prendre un siège. (Il ferme le couvercle de la malle). (Renée s’assoit sur le lit et Lorette choisit pudiquement la malle.)

Roland (Montrant le poing à Renée sans que Lorette s’en aperçoive'). — Pourquoi as-tu emmené ici ton amie ? (Renée lui envoie un baiser.)

Renée (haut). — Franchement, mon cher Roland, tu dois nous trouver audacieuses. Pense donc : deux jeunes filles sages dans un logement de garçon. C’est assez pour ruiner à tout jamais notre réputation.

Nous revenions d’un thé, Lorette avait les doigts gelés et moi le bout du nez.

Roland (à Lorette, en lui prenant les mains et en déposant un léger baiser sur le bout des doigts). — Ces mignons, il faut les réchauffer.

Renée. — Oh ! oh ! Monsieur le chevalier.

Et comme nous étions à deux pas d’ici, j’ai proposé à Lorette d’entrer, en ajoutant que tu nous recevrais en grand seigneur.

Roland. — Ah ! bien, vous tombez mal.

Renée. — Au moins, as-tu un petit verre de vin à nous offrir ?

Roland. — Hélas ! pas même du sirop de framboise.