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cette corde. En un clin d’œil il est de l’autre côté du rempart.

À peine le chien de garde a-t-il fait entendre un ou deux aboiements que l’Indien le fait taire en lui plongeant son couteau dans la gorge.

La fidèle bête pousse un faible râle et s’abat.

Aontarisati, de peur que le chien n’ait donné l’alarme, se jette derrière un puits, et attend avec anxiété.

Rien ne bouge.

Alors, il sort de sa retraite, traînant après lui une courte échelle qu’il a trouvée par hasard à ses côtés. Favorisé par les ténèbres épaisses qui couvrent la terre, il adosse cette échelle sous la fenêtre ouverte.

Naturellement, les sentinelles, qui n’avaient pas vu l’Indien s’approcher des remparts, ne soupçonnent la présence d’aucun ennemi à l’intérieur, et tiennent leurs regards rivés au loin, cherchant à percer l’obscurité.

Aontarisati, le couteau entre les dents, monte les échelons à pas rapides.

À la hauteur de la fenêtre, il s’arrête.

Il plonge dans l’intérieur de la pièce des yeux avides.

Tout semble endormi.

Alors, retenant son souffle, il franchit l’appui de la fenêtre et se glisse dans la chambre.

Silence.

Soudain, comme un grand fauve des déserts, il bondit.

Avec ses yeux perçants, il a surpris, assise près du lit