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Page:Girard - Contes de chez nous, 1912.djvu/37

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Un Indien sauta prudemment sur le sol, et cacha sa rapide embarcation dans de hautes herbes, à quelques pas de cet endroit.

Maintenant, il se traîne sur les mains et les genoux, jusqu’aux premières maisons, et dès ce moment il rampe jusqu’au fort, à la manière du serpent qui se glisse dans les savanes marécageuses de l’Amérique.

Le firmament n’est plus aussi clair ; la lune se voile.

L’Indien est parvenu, sans avoir été découvert, au pied du fort.

Tout à coup, avec une adresse merveilleuse, il lance son tomahawk à la tête de la sentinelle qui lui tourne le dos. La hache de silex part, siffle et atteint le malheureux soldat, qui s’affaisse en bas du rempart, sans un cri.

L’Indien, pour être plus sûr que cette sentinelle ne l’inquiétera pas dans l’exécution de son plan, retire le tomahawk de la plaie béante, et plonge son couteau dans le cœur de celui qui n’est plus qu’un cadavre.

Les nuages montent dans le ciel en s’épaississant. Et, enfin, la lune disparaît tout à fait derrière cet envahissement de nuages, qui se bordent d’or en passant devant elle.

Alors, l’Indien, qui n’était autre d’Aontarisati, lance sur la courtine vide de sentinelle une longue et forte lanière en peau de cerf, terminée par une espèce de grappin, qu’il portait enroulée autour de son cou.

Puis, avec l’agilité d’un félin, il grimpe le long de