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Toute la journée on fouille les bois.

Les Agniehronnons, cependant, qui ne se sentent pas assez forts pour accepter le combat des Français et des Hurons acharnés à leur poursuite, ont sauté dans leurs canots légers, nageant avec la vitesse du vent.


III


Kiotsaeton et ses guerriers sont revenus dans leur pays.

En présence de toute la tribu réunie, le chef a déclaré que, dans une lune, il accordera pour squaw au vaillant guerrier Aontarisati, sa fille, Nénuphar-du-Lac, et que l’on fera festin solennel accompagné de harangues, de chants et de danses.

Et Nénuphar-du-Lac est très heureuse d’appartenir à Aontarisati, bien que son sort ne doive pas être si désirable.

En effet, il lui faudra, comme toutes les squaws, entretenir la hutte, l’approvisionner de feu, de bois et d’eau, boucaner les chairs et autres provisions, apprêter les viandes, aller chercher la chasse à l’endroit où elle aura été tuée, quelque loin que ce soit ; coudre et radouber les canots, accommoder et tendre les peaux, les corroyer et en faire des habits et des souliers à toute la famille, aller à la pêche, tirer à l’aviron, et que de travaux encore !

Mais Nénuphar-du-Lac aimait, elle était heureuse.