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CONTES DE CHEZ NOUS


LE CASTOR DE MON ONCLE CÉSAIRE



Metternich. (S’adressant au chapeau).
Te voilà, — Légendaire !
Il y avait longtemps que…
(Avec un petit salut protecteur).
Bonjour !
(Ironiquement, comme si le chapeau s’était permis de réclamer).
Tu dis ?… Hein ?…
(Il lui fait signe qu’il est trop tard).
— Non ! Douze ans de splendeur me contemplent en vain
Du haut de ta petite et sombre pyramide :
Je n’ai plus peur.
(Il le touche du doigt et riant avec impertinence).
Voici le bout de cuir solide
Par lequel on pouvait, sans trop te déformer,
T’enlever, tout le temps, pour se faire acclamer !
Toi, — dont il s’éventait après chaque conquête,
Toi, qui ne pouvais pas, de cette main distraite