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LE MONSIEUR QUI SAIT LE BRIDGE



À lire au coin du feu, les longues soirées d’hiver, quand on n’a pas mieux à faire et qu’on a envie de jouer au bridge.


Nous étions quatre dans la garçonnière de mon ami Charles Moreau, deux célibataires et deux hommes mariés dont les femmes philosophaient, dans quelque coin de campagne, sur les avantages de la solitude dans la vie matrimoniale.

Nous avions dîné en ville, c’est-à-dire que nous avions mangé et bu comme de joyeux compères en rupture de ban avec la cuisine du foyer sacré.

Nous étions assis ou couchés avec tout le sans-gêne d’intimes dans un intérieur confortable quand ils ne sont pas en présence de dames. Car, si la société de la femme est chose charmante en soi, dans le cours ordinaire de la vie, rien n’est plus embêtant que sa compagnie après un copieux repas.