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FRANÇOISE LA BLONDE



Il y a quelques années, à Paspébiac. C’est le soir. La mer est d’un calme reposant.

Çà et là des frissons sur la vaste nappe bleue comme de la soie qui se plisse sous les doigts caressants de la femme.

La lune, dans sa plénitude, traverse d’une large raie d’argent les flots assoupis.

Dans la paisible immensité du soir, aussi pure que le cœur d’un séraphin, les étoiles, qui semblent se nuire, tant elles sont nombreuses, étincellent comme un foison de pierreries.

Là-bas, à l’extrémité du barachois, dont le sablonneux triangle se prolonge dans la mer, la lumière du phare jette ses premiers feux.

Et le long de la falaise, et parmi les « chafauds », et sur la mer se meuvent des ombres épaisses.

Ce sont les pêcheurs qui viennent de tendre leurs rets, ou seinent pour la boëtte du lendemain.