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FLORENCE

méprise le riche, le riche méprise le pauvre ; la mort arrive, c’est la délivrance, c’est la réalité. Qu’importe que nous nous rendions au port à cheval sur une épave ou à bord d’un navire couvert de pourpre et traîné par des nymphes à la peau blanche comme le lait et aux yeux doux comme l’amande ? Qu’importe, pourvu que nous atteignions le port sains et saufs ?

« Mais entre la naissance et la mort, il y a le mariage, dont l’heureux développement est aussi rare que la tige de blé d’or au milieu d’un champ de genêts et de ronces. Le mariage, c’est… Mais quel est ce livre, la seule chose que je n’avais pas remarquée dans cette chambre ? »

Hubert prit sur une étagère, en noyer peint, un livre dont la couverture aux angles rongés portait en gros caractères : La Sainte Bible.

L’ouvrant au hasard, il lut sur une page jaunie et noircie par les ans : Proverbes, chap. XXXI. Éloge de la femme vertueuse :

« Qui est-ce qui trouvera une femme vertueuse ? Car son prix surpasse beaucoup celui des perles.

« Le cœur de son mari s’assure en elle, et il ne manquera point de dépouilles.

« Elle lui fera du bien tous les jours de sa vie, et jamais de mal.

« Elle cherche de la laine et du lin, et elle fait de ses mains ce qu’elle veut.

« Elle est semblable aux navires d’un marchand, et elle amène son pain de loin.

« Elle se lève lorsqu’il est encore nuit, et elle distribue l’ordinaire de sa maison et la tâche à ses servantes.