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FLORENCE

suis venue pour te sauver ou mourir avec toi. Hier soir…

Mais soudain Florence pousse un cri déchirant. Le sang rougit sa gorge. Sa tête comme la corolle d’un lis mourant se penche sur sa poitrine.

Ses beaux yeux vitrifiés qui se sont fermés se rouvrent encore une fois à la lumière.

Elle les fixe sur Hubert qui arrose la jeune fille de ses larmes. Elle essaie de sourire et murmure dans un râle d’agonie :

— Je t’aime !…

Puis elle s’affaisse dans les bras du jeune homme pour ne plus se relever.

Hubert se jette sur le corps de la vaillante héroïne.

— Florence ! Florence !… Reviens à la vie, je t’en supplie. N’auras-tu pas pitié de ton pauvre ami ?… Ah ! ma bien-aimée, regarde-moi encore une fois ! Que tes lèvres s’ouvrent encore pour me dire que tu me pardonnes !…

« Hélas ! Florence, Florence, c’est moi qui t’ai tuée, c’est moi qui suis cause de ta mort !… »

Mais la belle et héroïque vierge ne doit plus répondre. Son visage porte déjà l’empreinte de la mort.


Elle s’affaisse dans les bras du jeune homme


Ses yeux sont tournés vers le ciel.

— Ah ! démons, s’écrie Hubert au comble de la rage et du désespoir.

Il dépose Florence sur le sol glacé et se relève. Il se rue l’épée au poing.

— En avant !

Mais une balle perdue le frappe à son tour en pleine poitrine.

Un instant, il demeure debout. Dans un suprême