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Page:Girard - Florence, 1900.djvu/18

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FLORENCE

volonté, beaucoup de volonté. Son buste souple et bien modelé, un peu court, est fait pour captiver les yeux les plus pudiques. Il se détache de cette jeune fille un mélange de décision et de douceur, de fierté et d’humilité, de gaieté et de mélancolie, de virilité et de grâce, de naïveté et de profondeur, qui étonne, attire et subjugue. Pour la première fois, il se glisse dans le cœur du jeune homme, un sentiment qu’il a refusé de reconnaître jusqu’alors.

— Demeurez-vous loin ? demande Hubert, pour rompre le silence.

— Oh ! tout près !

Et la jeune fille désigne sur la rue Notre-Dame, une massive maison en pierres brutes, une de ces vieilles, vieilles maisons à larges cheminées que nous vénérons aujourd’hui comme les rares reliques d’un glorieux passé. Le pied de ses murs étaient enfoui sous les fleurs et les plantes grimpantes. Un vrai nid !

— Comment, déjà !

— Mais oui. Que je vous suis reconnaissante, monsieur, de ce que vous avez fait pour moi !

— Oh ! n’en parlez pas, mademoiselle, de grâce. Je suis amplement récompensé par ces trop courts instants, pendant lesquels j’ai eu l’honneur de vous accompagner.

— Est-ce toi, Florence ?

Levant la tête, Hubert voit émergeant prudemment de la fenêtre un chef couronné d’un bonnet de nuit blanc, gigantesque. Tant de blancheur dans les ténèbres ! Un réel fantôme.

— Oui, père. Au revoir, monsieur.

Elle tend à Hubert une main blanche, mignonne,