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FLORENCE

flamme douce et chaste. Les contours harmonieux de sa taille sont heureusement emprisonnés dans cette robe de bal.


Florence


Annette se joint les mains et ouvre de grands yeux.

— Que vous êtes belle, Mamzelle Florence !

— Allons donc ! vas-tu me faire la cour, maintenant ?

Leurs éclats de rires sont interrompus par trois légers coups frappés à la porte de la chambrette.

— Entrez.

— Ho ! la, la, Dorilla ! Enfin, te voilà ressuscitée ! J’étais à la veille de diriger mes pas vers le cimetière… Mais sans doute ! Prier et pleurer sur ta tombe, il ne me restait plus que cela à faire. Sans cœur, viens ici, que je t’embrasse.

La jeune gazelle aux yeux d’acier obéit avec plaisir. Elle s’embarrasse dans les rubans, les boîtes, les jupons, les miroirs, les chaises, les souliers, qui forment un charmant tohu-bohu.

Ce pêle-mêle eût atterré un homme. Une femme s’y sent aussi chez elle que le poisson dans l’eau.

Dorilla se jette dans les bras de son amie de couvent et de cœur. Elle la couvre de baisers et laisse tomber à ses pieds un énorme bouquet de roses-thé blanches et rouges.

— Regarde, ma chère, ces belles roses que je t’ai apportées pour mériter mon pardon. J’y tiens autant qu’à mes jours. Et mes jours donc, si j’y tiens ! Vois, j’en pique deux des plus belles dans tes cheveux, et j’en place d’autres à ton corsage. Oh ! que c’est gentil. Ma chère Florence, je suis jalouse de te voir si ravissante. Tu effaces la fraîcheur de ces fleurs. Méchante,