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FLORENCE

faut, je crois qu’un journaliste devrait se condamner à un célibat perpétuel, car il serait malheureux de voir qu’une douce et gracieuse jeune fille dont les pieds ne doivent fouler que les roses, se vît obligée de traîner le boulet de la vie en compagnie d’un journaliste.

— Avouez, M. Rolette, que vous êtes un homme drôle et un dangereux original. Dans tous les cas, votre langage, m’ayant prise à l’improviste, je vous demande un sursis pour y songer.

— Accordé, chère mademoiselle.

— Si je ne me trompe, M. Rolette, vous avez là un rival qui ne lâchera pas la proie pour l’ombre.

— De qui voulez-vous parler, mademoiselle ? Je ne me connais pas de rival, pour la bonne raison que je n’aime aucune jeune fille. À moins que ce ne soit vous ?

— Je suis très flattée. Mais enfin, vous savez que je ne suis pas la dame qui ferait pourfendre deux chevaliers.

— Pourquoi pas ?

— Trêve de plaisanteries. Vous connaissez M. Turcobal ?

— Oui, je n’ai eu l’honneur et le bonheur de le connaitre que ce soir. Mais mieux vaut tard que jamais, ajoute Hubert avec un sourire moqueur qui n’échappe pas à la spirituelle Dorilla.

— Oh ! mais là ! regardez donc ses yeux. Ne voyez-vous pas qu’ils sont tout de feu pour Mlle  Drusac ?

Chère mademoiselle, je ne suis pas attaché à la brigade du feu. Que son cœur lui-même soit en-