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FLORENCE

flammé, est-ce à moi d’aller éteindre l’incendie ? Cependant, si vous me le commandez, je…

— Oh ! si nous n’avons que ce feu pour nous réchauffer, nous serons tous gelés avant demain. Mais il en est un que je redoute davantage. Vous savez lequel. Oh ! celui-là, il est dangereux.

— Mademoiselle, je vous…

— Ne niez pas, fait Dorilla, en voulant prendre un ton sévère qui lui sied comme le boulet ennemi dans la marmite du pioupiou. Allons, allons, bel amoureux, ne regardez pas tant de ce côté et écoutez-moi bien. Vous y êtes, n’est-ce pas ? Bien. Je commence. Mademoiselle Drusac qui, entre parenthèses, est mon amie de cœur, est ce soir, à double titre, l’héroïne du bal. Votre apparition nous a appris quel en serait le héros. Or, comme je pensais qu’un héros et une héroïne ne se répugnent pas trop, j’ai voulu en faire l’expérience sur vous. La matière était belle. Les yeux sont le miroir de l’âme, vous le savez. Ils vous ont trahi. Donc, je n’ai eu qu’à regarder et j’ai tout découvert.

— Inutile de présenter ma défense, mademoiselle. Pour vous convaincre, il me faudrait une éloquence que je ne possède pas.

— Maintenant, monsieur le conquérant, sortez de la place forte dont vous venez de vous emparer. Je ne veux pas attirer sur ma tête le ressentiment éternel de mon amie.

Hubert répond par quelques paroles aimables aux compliments intéressés de certaines mères de famille qui avaient des filles à marier, et qui l’ont arrêté au