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FLORENCE

cieuse personne. Irrité de son peu de vogue, il voulait, coûte que coûte, se faire remarquer.

Aussi, débitait-il des paroles amères et des sarcasmes contre les Canadiens qui parlaient de se révolter. Il appelait le gouvernement anglais le plus juste et le plus équitable des gouvernements. De plus, il conseillait de jeter dans les fers le premier qui oserait faire entendre une seule plainte contre le sort actuel des Canadiens.

Hubert entend parler ce jeune homme pusillanime et sans aucun amour de la patrie. Il le voit joindre l’outrage à l’indifférence. Et sa malheureuse patrie qui gémissait et ployait sous le joug honteux de l’Angleterre, déchirée par les griffes du lion britannique se vautrant continuellement dans le sang de l’humanité qui crie vengeance !

Qui sait si l’antique histoire de la grandeur et de la décadence de Rome ne se répétera pas.

Alors le rouge de l’indignation lui monte au front. Ses yeux lancent des éclairs de colère. Il se redresse de toute la hauteur de sa taille. Du revers de sa main, il soufflette ce sans cœur en s’écriant d’une voix vibrante qui éclate comme un coup de tonnerre au milieu de la réunion en suspens :

— Monsieur, vous êtes un lâche.