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FLORENCE

massive, passant près des deux hommes, avait pu saisir leurs dernières paroles.

— Très bien, se dit celui-ci, j’y serai.

Il disparut aussitôt à travers une rue sale et étroite.

— Mais, m’dit M’sieu Brown, surtout tâche de rencontrer M’sieu Rolette, car j’ai absolument besoin de lui.

— Eh ben, dame ! que j’y réponds, j’essaierai. Et vous v’là

— Oui, oui, j’y vais, merci.

Et Hubert, sans plus ample bonjour, s’éloigna.

— Mais qu’y a t’y donc, ce pauvre garçon, aujourd’hui ! Ne dirait-on pas qu’y s’en va tout dret à la potence ! Tout de même, il y va d’un pas furieusement vite.

Le bon Baptiste, se grattant l’oreille, ne vit plus qu’une chose à faire. Ce fut de s’en aller terminer, lui-même, ce qu’il appelait pompeusement, sa « mission ».

— M. Rolette, M. Rolette, vous êtes bien pressé, ce matin.

Hubert, tournant la tête, voit derrière lui la jolie, mais légère Laurette Haillonnot qui avait un faible pour le jeune homme.

— Encore elle ! se dit Hubert.

— Vous vous faites bien rare, monsieur, fait-elle, en roulant des yeux de colombe. Ne dirait-on pas que vous avez commis quelque crime énorme, et que vous voulez dérober votre présence aux yeux des humains ?… Ah ! j y suis, vous êtes coupable, et au premier degré. Un homme qui avait juré de ne jamais se laisser prendre dans les filets en fleurs de l’amour,