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FLORENCE

— Certainement, monsieur, on vous attend depuis une demi-heure.

En entrant, il voit qu’un bon nombre de Canadiens se sont fait un devoir de répondre au rendez-vous. Des journalistes, des avocats, des ouvriers, des gens de tous rangs et de toutes conditions, discutaient avec beaucoup d’animation.

Il n’y a pas à s’y tromper, leurs physionomies n’expriment pas les mêmes sentiments qu’à une noce de village. Hubert fait son apparition dans la salle. De chaleureux applaudissements saluent son entrée. Car il était aimé de tous, tant pour son physique agréable, toujours en faveur parmi le peuple, que pour son patriotisme chaud, ardent, éclairé, que tous connaissaient et que tous appréciaient.

M. T.-S. Brown, le général des jeunes oppositionnistes, les Fils de la Liberté, annonce le but de cette réunion secrète, but que tous, du reste, connaissent parfaitement.

Le lendemain, à deux heures de l’après-midi, tous devront se réunir dans la cour de la taverne Bonacina, en face de l’église presbytérienne, rue Saint-Jacques. Ceux qui le souhaitent pourront se munir d’étendards rouges ou blancs, sur lesquels ils inscriront ces deux mots : La liberté ou la mort.

— Mais on va nous arrêter, dit un des jeunes gens avec effroi, voyant déjà les lourdes portes de la geôle se refermer derrière lui.

— Parbleu ! s’écrie Hubert, nous avons des poings c’est pour nous en servir. Quant à moi, je vous avouerai franchement que je ne serais pas fâché de faire prendre un repos forcé à quelques-uns de ces maudits