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VIII
PRÉFACE

exploits de nos ancêtres chrétiens ne s’étend que de 1609 à 1838, mais dans nos veines coule le sang de ceux qui ont, avec les moines et les évêques, « fait la France comme l’abeille fait la ruche. » Pourquoi faut-il que nous nous endormions dans la fausse sécurité de ce qu’on nomme les libertés accordées par l’Angleterre ? Et pourquoi faut-il que nos hommes les plus clairvoyants succombent aux effets pernicieux de ce soporifique ?

N’est-ce pas, que ces paroles de M. Brunetière pour la France s’appliquent admirablement à notre pays : « …c’est un crime et une folie de dilapider l’héritage du passé, d’en jeter comme au vent la poussière et de hasarder ainsi l’avenir de la patrie commune pour la satisfaction d’un intérêt de secte ou de parti ? » En quelque lieu qu’il soit, celui qui aime sa patrie est capable des plus nobles passions : s’il n’aime Dieu, il en est bien près.

Qui donc osait formuler un jour cette sentence insolente, mensongère : « Heureux les peuples qui n’ont pas d’histoire ! » — Avec M. Brunetière nous lui répondrons que chez ces peuples l’idée de la patrie manque « de son fondement le plus solide, manque aussi de largeur, de force et de générosité. »

La Nouvelle France n’a-t-elle pas écrit du plus pur de son sang son épopée glorieuse ?

Le sujet du roman de notre jeune auteur a été choisi dans la dernière époque de l’histoire héroïque du Canada. Sans vouloir trancher