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Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/152

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MARIE CALUMET.

s’était métamorphosé en une piste, sur laquelle les villageois, amateurs passionnés des chevaux, luttaient de vitesse, se lançant à la course des défis aussitôt relevés.

Dans une charrette, était entassée toute une génération : grand-père, grand’mère, père, mère, fils, filles, et jusqu’aux petits-enfants, qui faisaient queue derrière la voiture. À chaque soubresaut, les essieux menaçaient de se rompre sous le poids de cette grappe humaine.

Poussant sa bête à bride abattue, le fils du forgeron paraissait devoir tout accrocher dans ce trot immodéré. Assis à côté de sa faraude, la nièce du curé fraîche comme une bouffée de lilas, il faisait claquer son fouet en clignant de l’œil.