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MARIE CALUMET.

laine grise du curé, les camisoles de l’homme engagé, les chemises et les jupons de Marie Calumet, les caleçons et les piqués tachetés de Suzon, les énormes draps de lit en toile du pays, les taies d’oreillers, les mouchoirs de couleur bariolés et bigarrés comme des drapeaux, le tout formant un chaos hétérogène qui rasait le blasphème ; les choses profanes côtoyant les choses saintes.

La vapeur montait en buée lente du lavoir mécanique, espèce de panier mobile en bois, dressé sur des chevalets, que se renvoyaient l’une à l’autre la servante et la nièce du curé.

Toutes deux, comme l’attelage de la fable, suaient, soufflaient, étaient rendues. L’eau ruisselait sur leurs figures abattues par la chaleur et la fatigue.