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Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/246

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MARIE CALUMET.

j’vous aime et j’ai jamais osé vous l’dire.

Alors il se passa une scène terrible que ma plume, saisie d’épouvante, se refuse à décrire dans ses détails. Marie Calumet avait toujours été d’une vertu farouche ; la plus légère atteinte à cette vertu l’alarmait et la mettait sans dessus dessous.

À l’âge qu’elle avait, la ménagère de monsieur le curé ne croyait pas qu’un homme pût lui dire qu’il l’aimait avec intention de la courtiser sérieusement. Si un homme venait lui dire comme ça : « Je vous aime » c’est qu’il voulait faire des bêtises.

Il était donc de son devoir de venger sur-le-champ l’insulte faite à sa vertu de fille honnête.