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MARIE CALUMET.

femme était encore susceptible d’inspirer de la passion, à cet âge-là, ce n’était certainement pas elle.

Pourtant, si elle avait connu ses charmes, si elle avait su que deux hommes s’arrachaient les cheveux pour ses beaux yeux et ses faveurs, que le sang même avait coulé pour elle, pour elle seule, comme pour l’antique châtelaine des temps héroïques ?

Mais elle ne savait pas, Marie Calumet, et voilà pourquoi elle ne se rendait pas compte de la puissance de ses grâces sur ses deux chevaliers.

En conclusion, elle planta là tout son monde et murmura d’un ton maussade :

— Dites tout ce que vous voudrez, vous m’ferez jamais accreire que j’sus une fille à marier.