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MARIE CALUMET.

Les radeaux sont entraînés dans un gouffre béant où la mort semble ouvrir tout grands ses deux bras décharnés.

Gare à vous !

Voici les rapides au milieu d’un bruit alarmant.

On dirait des hurlements de fauve dans la nuit des solitudes. Les pilotes commandent d’une voix brève et saccadée.

Éminent est le danger.

En tous sens les courants se croisent. Ici, est un récif à fleur d’eau ; là, une fosse ; plus loin, tourbillonnent avec une force indomptable des remous dans lesquels se cache la mort. Cette vague vous pousse en avant, et cette autre vous rejette en arrière.

Et c’est dans la gorge de ce Charybde