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Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/31

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MARIE CALUMET.

contente de ce que je sais, puisque mes paroissiens sont satisfaits de mon ministère. Tu me parlais, la semaine dernière, de politique, de grandes vérités sociales auxquelles j’comprends rien. Pourquoi m’écorcher les oreilles de tous ces mots sonores trop souvent vides de sens ? Tous tes politiciens, leurs idées et leurs tripotages, m’affectent pas plus que c’te charrue que tu vois, là, renversée, de l’autre côté du chemin. Un bon curé de campagne comme moé ne doit pas s’occuper de politique, ou, s’il le fait, qu’il garde ses opinions et convictions pour lui-même. Le prêtre, tu le sais aussi bien que moi, est chargé de la direction et du salut des âmes. Il ne doit pas s’aliéner les esprits en prenant fait et cause pour un parti politique quel qu’il soit.