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MARIE CALUMET.

ans. Chaque anniversaire ramenait la même ritournelle. Elle marchait toujours, Marie Calumet, ne devant stopper qu’à la mort.

On ne pouvait pas prétendre qu’elle fût un beau type de femme. Non, mais c’était plutôt une créature avenante, comme disaient les gens de Saint-Apollinaire, où elle avait vu le jour. Et cependant, quiconque, une fois dans sa vie, avait entrevu Marie Calumet, il ne l’oubliait jamais plus. Grande, forte de taille et de buste, elle débordait de santé et de graisse. Partagés au milieu de la tête par une raie d’une pureté et d’une dextérité irréprochables, lissés en bandeaux luisants, les cheveux se rejoignaient à la nuque en une toque imposante, dans laquelle était piqué un