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Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/86

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MARIE CALUMET.

harnais sur le dos, attendaient d’être ferrés. Le forgeron, un colosse, les bras poilus et musclés, le front tout en sueur, la chemise ouverte jusqu’au nombril et un tablier de cuir devant lui, frappait comme un démon sur l’enclume, sans prendre garde aux étincelles qui lui mordaient la peau. Il venait de donner les derniers coups de marteau à un fer et, maintenant, après l’avoir trempé dans l’eau froide, il le clouait au sabot d’un porcheron gris pommelé, en lui serrant la patte entre ses deux cuisses.

À l’entrée de la porte, un terreneuve se chauffait les flancs au soleil, le museau allongé sur les pattes.

— Bonjour, Narcisse, dit le forgeron en l’apercevant, quel bon vent t’amène cheux nous ?