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Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/96

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MARIE CALUMET.

pieds. Et, tout le temps sur les talons, ce maudit taureau dont il sent l’haleine de feu lui souffler dans le cou. Vision rapide comme dans tous les suprêmes périls, défilent, devant ses yeux hagards, tous les détails de sa vie.

Il est atteint, encorné, transpercé, lancé dans l’espace, étripé, piétiné, sanglant, masse informe, brrr… Un voile, à travers lequel tout saute, s’étend devant ses regards. C’est la fin. Mais non, à droite, une clôture et pas de fossé. Allons ! encore un effort.

Cinq messes à saint Joseph et un cierge à la bonne sainte Anne !

Le fuyard enjambe l’obstacle et roule au fond d’une rigole. Il ferme les yeux ; il est trempé jusqu’aux os. Qu’importe, il est sauvé !