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Page:Girard - Martyre du R. P. Chapedelaine, paru dans Le Monde illustré, 27 février 1858.djvu/12

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ton supplice. » La jeune femme portant un regard attendri vers le missionnaire dont la pâleur de l’agonie voilait les traits : « Le même supplice que mon maître. » Elle fut aussitôt placée dans une cage semblable à celle du père Chapedelaine. Elle avait voulu partager ses souffrances, elle allait partager sa gloire.

Cependant la vie du missionnaire se prolongeait au delà de toutes les prévisions de ses bourreaux ; le mandarin, prévenu qu’il respirait encore le 29 au matin, craignit qu’il ne lui échappât par quelque enchantement inconnu, et ordonna qu’on lui tranchât la tête.

Rapporterons-nous les horribles excès dont fut suivi ce supplice ?… Le cœur du missionnaire, jeté dans un bassin de fer, sur un feu ardent, et dévoré par ces forcenés ; son cadavre abandonné en pâture aux animaux immondes de la voirie ? Il est un souvenir plus digne de cet apôtre : reportons notre pensée vers la glorieuse phalange des martyrs recevant les trois nouveaux élus, au milieu des Hosannah du ciel.

FULGENCE GIRARD.