Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/126

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Tancrède s’éloigna fort agité.

En le voyant partir :

— C’est quelque histoire de femme, pensa M. Nantua ; ce beau garçon était sans doute caché dans quelque boudoir lorsque le ministre a lu ses dépêches. Il doit être discret, c’est cela.

La nouvelle était vraie, comme nous le savons. La baisse des fonds fut plus forte qu’on ne l’avait imaginé, et M. Nantua gagna une somme plus considérable qu’il ne l’osait espérer.

Tancrède eut sa part dans ses bénéfices, et cette fortune imprévue suffit à son ambition du moment.

Tancrède s’était dit :

— Je ne puis vivre sans argent.

Et il s’était mis en peine de trouver de l’argent.

Maintenant il se dit :

— Je ne puis vivre sans amour.

Et il se mit en peine de trouver de l’amour. C’était plus facile, dira-t-on ; je ne le crois pas, moi. Les pauvres de cœur sont les plus nom-