Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/182

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toujours dans les bras de son mari ; il ne pouvait se délivrer de cette image ; de tous ses souvenirs, celui-là seul était resté. Quelquefois il se disait :

— D’où vient donc ce dégoût ?… Je le savais bien, pourtant… oui, mais je ne l’avais pas vu. Ô maudite canne ! s’écriait-il dans sa fureur, est-ce là le bonheur que je devais attendre de toi ? c’était bien la peine de me faire invisible pour… Malheureux ! je l’aimais tant ! je l’aimerais encore sans ce don fatal. Quelle leçon !

Pourquoi s’étonnait-il ? c’est la vie. — Entrevoir ce qui charmait notre âme et nos yeux sous un jour défavorable, n’est-ce pas ce qu’on appelle

CONNAÎTRE ?

Découvrir qu’on avait tort d’aimer, de croire et d’espérer, n’est-ce pas ce qu’on appelle

SAVOIR ?

Et il y a des gens qui se donnent beaucoup de peine pour en arriver là ! Si l’on faisait une nouvelle mythologie, nous exigerions que