Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/233

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Quand le jour parut, Clarisse entr’ouvrit les yeux…

Quel fut son étonnement, son effroi, en apercevant en face d’elle un homme endormi au pied de son lit !… Elle eut tellement peur qu’elle ne put crier ; elle resta un moment saisie et stupéfaite ; enfin, retrouvant la voix :

— Maman ! s’écria-t-elle.

Tancrède se réveilla en sursaut. Il fut quelques instants lui-même avant de se rappeler où il était ; il regardait la jeune fille ; et les yeux de Clarisse, fixés sur lui avec effroi, le déconcertaient…

Je ne suis donc plus invisible ? pensait-il.

Alors il se ressouvint de la canne, et la voyant tombée à ses pieds, il comprit comment il s’était trahi.

Il en éprouva d’abord un vif chagrin, songeant à M. de Balzac et au secret qu’il avait promis de garder ; mais bientôt, se rappelant le caractère crédule de Clarisse, il se rassura. Il ramassa la canne adroitement, et cessa d’être visible.

Les yeux de Clarisse étaient toujours atta-