Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je vous laisse, dit Tancréde se dirigeant aussitôt vers la porte.

Alors il s’arrêta indécis, car il n’osait plus dire :

— J’aurai l’honneur de venir prendre vos ordres demain. M. Nantua devina sa pensée.

— À demain, dit-il, à dix heures…

Mais ces mots étaient mal dits ; on sentait que c’était un mensonge.

Tancrède s’éloigna découragé ; pourquoi ? il n’en savait rien ; mais il pressentait, il devinait que la protection du riche banquier ne lui était plus acquise, qu’il ne ferait point partie de sa maison, et qu’il fallait, malgré sa bienveillance, tourner ses idées d’un autre côté.

Et le soir du même jour, Tancrède reçut de M. Nantua une lettre infiniment polie et gracieuse, dans laquelle M. Nantua exprimait tous ses regrets de ne pouvoir, par des raisons indépendantes de sa volonté, donner à M. Dorimont l’emploi qu’il lui avait d’abord promis, ajoutant toutefois que, dans le désir de lui être utile, il l’avait recommandé à un de ses