Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/253

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que je garderais mon chapeau sur ma tête tout le temps que Lamartine dirait des vers et que personne ne s’en apercevrait.

En écoutant ce récit, madame Blandais et sa fille se regardèrent.

— Et j’ai gagné mon pari !

— Vous l’avez perdu ! dit vivement Clarisse.

Et puis elle fut très-confuse d’avoir dit cela.

— Ma fille a raison, reprit madame Blandais ; car je me rappelle que ce soir-là, en rentrant, elle-même m’a parlé, avec étonnement, d’un jeune homme qu’elle avait remarqué parce qu’il avait gardé son chapeau ; alors je lui ai dit que c’était impossible et qu’elle déraisonnait.

— Eh bien, c’était exact ; vous le voyez, les choses les plus extraordinaires finissent toujours par s’expliquer.

Ces mots, qui s’adressaient encore à Clarisse, la firent rougir une seconde fois.

La toile se leva, le second acte commença ; madame Blandais se tourna du côté du théâtre, et ne songea plus qu’à la pièce et aux acteurs.