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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/34

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Et Tancrède se mit doucement à écrire à sa mère pour lui faire partager ses espérances.

Le soir, il se rendit au bal. — Quelle différence ! il ne reconnaissait plus la maison.

— Où est donc la porte ? Il me semble être entré par là ce matin.

Point de porte ! une grande glace l’avait remplacée ; puis des caisses de fleurs, des tapis dans l’escalier. Tancrède ne pouvait comprendre comment, du matin au soir, on avait pu produire de si prompts embellissements.

Comme il entrait, M. Poirceau vint le prendre par le bras. Tancrède ne savait pourquoi ce monsieur venait le chercher ; il ne reconnaissait pas non plus M. Poirceau.

Le bonhomme avait aussi subi quelques embellissements. Ce n’était plus le joyeux compère qu’il avait vu le matin, maître chez lui, avec son bonnet de soie, sa robe de chambre et ses pantoufles de tapisserie. — C’était un hôte affairé, perdu dans une cravate, triste dans un habit, gêné dans un salon, tourmenté de mille niaiseries, mais, du reste, bon et bienveillant.