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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/58

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déjà fermé les volets avant que les lumières n’aient paru.

Tancrède s’égarait dans une obscurité complète en sortant de l’appartement de M. Lennoix. Il nagea quelques instants dans le sombre corridor, comme sur un fleuve étroit, se retenant des deux côtés au rivage ; il craignait un escalier inattendu, ses pas étaient inquiets. En appuyant ses bras aux parois du mur, il rencontra une porte qui céda aussitôt, et il se trouva dans un petit salon fort élégant, que le réverbère de la rue éclairait suffisamment à travers la fenêtre.

Une faible lueur filtrait entre la fente d’une autre porte vers laquelle Tancrède se dirigea. Il frappa légèrement par prudence.

— Entrez, dit une assez douce voix.

Tancrède ouvrit la porte.

— Pardon, madame, dit-il en voyant une petite femme assez jolie et assez jeune s’avancer vers lui.

— Monsieur, dit-elle, puis elle s’arrêta.

L’aspect du beau jeune homme lui semblait une apparition divine.