Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/63

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— Avoir de l’esprit, et être si beau !

— Oui, en effet, il est bien.

— Bien, bien ; mais il est admirable ! je n’ai jamais vu un aspect plus séduisant, des traits plus distingués, une physionomie plus expressive : grâce, noblesse, finesse, il réunit tout !

— Ah ! mon Dieu ! comme vous vous enflammez, ma mère, dit M. Lennoix en riant ; en vérité, je crois que vous voulez l’épouser.

À ces mots, madame Lennoix devint rouge, rouge comme une jeune fille.

Or, connaissez-vous rien de plus pénible, de plus triste pour une personne qui a de la délicatesse dans le cœur, que d’avoir fait rougir sa mère ?

M. Lennoix fut d’abord affligé d’avoir causé de l’embarras à une femme qu’il respectait ; mais ensuite cette rougeur singulière l’alarma.

Il avait fait une mauvaise plaisanterie, sans nulle idée qu’elle pût s’appliquer aux pensées de madame Lennoix ; mais cette rougeur, l’émotion qu’il regardait dans les yeux de sa mère, tout cela lui inspirait la crainte d’un événement auquel il n’avait jamais songé. Un