Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/64

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autre incident vint encore le décider dans ses terreurs.

La sœur de madame Lennoix entra.

— Mon neveu, dit-elle, quel est ce jeune homme qui sort de chez vous et que je viens de rencontrer dans la cour ? Quelle tournure ! quel beau visage ! jamais je n’ai rien vu de si admirable ! Champmartin doit venir dîner après-demain chez moi : il faut absolument, ma sœur, que tu m’amènes ce jeune homme ; il y a de quoi tourner la tête à un peintre ! c’est à se mettre à genoux !

— Allons, bien ! voilà ma tante qui s’en mêle, pensa M. Lennoix.

— Est-ce que tu ne l’as pas vu, ma sœur ?

— Si vraiment, répondit madame Lennoix toute troublée… Mon fils l’a à peine remarqué.

— Mon neveu a la berlue, en ce cas ! s’écria la tante, qui avait aimé un artiste dans sa jeunesse ; — il faut être privé de sens pour ne pas voir que c’est le plus bel homme de Paris, du monde entier ! Raphaël, Carlo Dolci, Le Poussin, Murillo, n’ont pas, dans tous leurs chefs-