Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/77

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Pauvre mère ! elle avait dit : « Il ne faut pas qu’il arrive sans argent à Paris ; » et alors elle s’était mise à l’œuvre, et elle était parvenue à composer mille écus — elle avait trouvé ce que les alchimistes cherchent depuis tant d’années : le secret de faire de l’or.

Que de petits diamants, que de boucles d’oreilles, d’étuis, de dés en or, de bracelets, d’anneaux, de ciseaux même il a fallu rechercher, rassembler, et puis faire peser, pour arriver à composer une si grosse somme avec deux mille francs pour tout revenu !

Cette bonne madame Dorimont, que de petits et cruels sacrifices il lui a fallu faire pour parvenir à ce trésor ! que d’hésitations et peut-être de regrets !

— Quoi ! cette chaîne aussi ?

J’y tenais, elle me venait de… mais elle est bien lourde, elle y passera. Cette épingle, c’est mon oncle qui me l’a donnée… je n’ai plus que cela de lui… Ce bracelet est redevenu à la mode, il était joli, c’est dommage ; ce collier, comme il m’allait bien ! si j’avais une fille, je le lui donnerais… Ces boucles d’oreilles,