Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/86

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Il y avait tout un passé dans ce peu de mots.

Cela voulait dire : « Tu ne seras pas toujours si heureuse ; celui-là sera plus difficile à cacher. »

Tancrède voulut reprendre sa conversation. Les progrès qu’il avait faits jusqu’alors dans le cœur de madame Montbert avaient été sensibles : on ne juge pas plus vite qu’elle n’avait aimé.

Mais les paroles prudentes de la mère avaient refroidi la pauvre jeune femme ; elle avait pressenti tout le danger. De grands embarras lui étaient apparus, des difficultés sans nombre, un bonheur plein de ronces et d’épines. Elle eut peur un instant.

Tancrède s’aperçut de ce refroidissement ; il redoubla de grâce et d’amabilité.

Cette séduction triompha d’une crainte passagère, et madame Montbert alla même jusqu’à engager M. Dorimont à revenir la voir bientôt.

Tancrède s’éloigna très-satisfait de cette première visite.