Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/98

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forçant de vaincre son embarras, son émotion, vous pouvez me rendre un important service.

— Moi, monsieur ? mais je n’ai pas l’honneur de vous connaître, répond M. de Balzac ; en quoi puis-je vous obliger ?

— En voulant bien me prêter votre canne pendant quelques minutes.

À ces mots, M. de Balzac se trouble.

— Ma canne, monsieur ? et pourquoi ?

— C’est un pari que j’ai fait avec quelques amis… Je vous la demande pour cinq minutes seulement… croyez que…

— Cela m’est impossible, monsieur, reprend M. de Balzac sèchement. Cela m’est impossible ; j’en suis fâché… Monsieur.

À ces mots, M. de Balzac s’éloigne ; et s’adressant à la personne à laquelle il donnait le bras :

— Que me veut ce fou ? dit-il, comprends-tu rien à cela ?

Ce monsieur est bu, répond l’ami de M. de Balzac, en contrefaisant Arnal dans je ne sais plus quelle pièce.