Page:Giraud - Héros et Pierrots, 1898.djvu/17

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Au son de rebecs maladifs
Et de frêles flûtes doussaines,
Un cortège d’enfants tardifs
Promenant leurs grâces malsaines.

Ils mêlent dans un carnaval
Tous les temps et tous les costumes :
L’un à pied, d’autres à cheval,
Ou dans des carrosses posthumes.

Enfançons malingres, pliés
Sous leurs casques et leurs rondaches,
Plus petits que leurs boucliers
Et plus légers que leurs panaches !

Roitelets aux gestes hautains,
Minimes marquises espiègles
Portant à leurs poings enfantins,
Au lieu de perruches, des aigles.

Plus d’un Charlemagne exigu,
Qui s’embarrasse dans sa robe,
Joue, en riant son rire aigu,
Au bilboquet avec le globe.