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SCÈNE DEUXIÈME

L’avenue qui mène à la villa d’Eliane. Paysage de neige, et de grands arbres givrés. Bourrasque et clair d’étoiles.

PIERROT

Suis-je encor loin ? Oh ! oui ! Tant mieux ! Si ce chemin
Où je marche voulait marcher en sens inverse,
Je marcherais ainsi, toujours… Il neige à verse,
Le ciel est aussi noir qu’un nègre, et le" vent fou
M’échevelle et me plie en deux, et dans le cou
M’applique éperdument ses froides lèvres blanches !
Lourdement je bats l’air de l’aile
Et j’ai peur d’arriver où l’on m’attend.

(Il fait quelques pas.)
Mon sort

Se jouera cette nuit, et je me sens moins fort