Page:Giraud - Héros et Pierrots, 1898.djvu/211

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Qu’avant ce maudit soir de carnaval !… Je tremble.
Quelque danger lointain me menace…

(Ecoutant.)

… Il me semble

Qu’on me parle tout bas…

« Pierrot, dis-moi pourquoi Quelqu’un est là, tout près de moi, derrière moi, Qui me regarde et dont je sens les yeux nocturnes M’ensorceler la chair de baisers taciturnes, Et qui… »

Je ne sais plus… Arlequin m’a fait mal. J’ai peur de cet enfant : il me sera fatal… … Je sens des roses sous la neige…

«… Une paresse S’alanguit sur mon front pensif et le caresse !

— Et ne me parlez plus, car vous m’offenseriez !

— Comme vous aimeriez, Pierrot, si vous aimiez ! »
… O ce bel Arlequin, je crois que je l’envie !
Arlequin cependant, ce n’est rien que la vie,

Que la jeunesse… hélas ! ce n’est rien que cela !
Rien que cela !…

ARLEQUIN (de loin)
Tra la ! La hi la ! La ho la !

PIERROT

Faut-il rester Pierrot, ou bien cesser de l’être ?