Page:Giraud - Héros et Pierrots, 1898.djvu/44

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MENACE


Je vous ai bien aimés, je vous ai bien pleurés,
Loin de tous, loin de vous, et si loin de moi-même !
Je sens naître de moi des êtres ignorés
Qui m’enseignent enfin l’amour de ceux que j’aime.

Je suis déshabillé de l’orgueil, frêle et nu :
Je regarde le ciel à travers mes mains calmes
Que joint l’étrange espoir d’un bonheur ingénu
Dans un gouffre d’azur où se baisent des palmes.