Page:Giraudoux - Adorable Clio.djvu/90

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colonne par colonne, fronton par fronton, d’après celle qu’il habitait à Sainte-Hélène, et qui jamais ne reçut une goutte de pluie), les gouttes crépitèrent ; les gommiers, les caroubiers, les baliviers, toutes les boutures rapportées de là-bas par le bel Arthur avec le corps de Napoléon, furent soudain vernissés comme dans les gravures. Qu’il eût aimé recevoir cette averse, lui justement, Napoléon, qui épiait en vain chaque nuage et, toute la première année d’exil, tendait la main, croyant recevoir une goutte, comme pour qu’un aigle revînt s’y poser !… Elle cessa soudain. Les ânes abandonnés contre le trottoir laissèrent en repartant au-dessous d’eux, leur image sèche. Puis le coq chanta ; une eau pénétra la terre, mélange d’eau et de rosée. Puis un rayon traversa ma chambre, enveloppant mon lit sans me toucher, ainsi que le fait la foudre, mais je pouvais l’atteindre de la main. Puis j’entendis une automobile arriver, appeler de trois coups de trompe, comme les dames