Page:Giraudoux - Adorable Clio.djvu/99

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piration, qui est toujours l’inspiration, qui consiste à vivre par bonds, affectueux cinq minutes, cinq minutes haineux, comme si le jour et la nuit, au lieu de se suivre, toutes les cinq minutes alternaient ; l’amitié, qui est toujours, dans un grand pré où elle dort, s’asseoir à la tête de celle que l’on aime, se pencher, voir son visage à rebours ; la nostalgie enfin, qui est toujours cette douce… cette amère… Mais déjà à cette époque je n’en pouvais dire plus sur elle !…

Voici le lycée ! L’avenue qui de la gare y conduit, descend, descend, et les enfants en pleurs, du faîte de leurs dix années heureuses, croyaient déjà redescendre la pente de la vie. Voici le seul logis où les lois de la pesanteur et des fluides sont fausses, où il fallait le jour tous les poètes, tous les savants, le soir toute la nuit pour équilibrer un cœur bien petit et bien vide. Voici la maison où j’ai reçu le monde tout neuf, et les mappemondes seules étaient vieilles, où