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Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/102

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les mystères du monde. Il faut que je vous parle…

ALCMÈNE. — Non, non, Amphitryon chéri ! Voilà que tu me dis vous. Je sais trop à quoi mène ce vous solennel. C’est ta façon d’être tendre. Elle m’intimide. Tâche plutôt, la fois prochaine, de trouver un tutoiement à l’intérieur du tutoiement lui-même.

JUPITER. — Ne plaisantez pas. J’ai à vous parler des dieux.

ALCMÈNE. — Des dieux !

JUPITER. — Il est temps que je vous rende clairs leurs rapports avec les hommes, les hypothèques imprescriptibles qu’ils ont sur les habitants de la terre et leurs épouses.

ALCMÈNE. — Tu deviens fou ! Tu vas parler des dieux au seul moment du jour où les humains, ivres de soleil, lancés vers le labour ou la pêche, ne sont plus qu’à l’humanité. D’ailleurs