Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/113

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JUPITER. — Pour la première fois, Mercure, j’ai l’impression qu’un honnête dieu peut être un malhonnête homme… Quels sont ces chants ?

MERCURE. — Ce sont les vierges transportées par la nouvelle, qui viennent en théorie féliciter Alcmène.

JUPITER. — Tu ne crois vraiment pas nécessaire d’engloutir ces prêtres, de frapper ces vierges d’insolation matinale ?

MERCURE. — Mais enfin que désirez-vous ?

JUPITER. — Ce que désire un homme, hélas ! Mille désirs contraires. Qu’Alcmène reste fidèle à son mari et qu’elle se donne à moi avec ravissement. Qu’elle soit chaste sous mes caresses et que des désirs interdits la brûlent à ma seule vue… Qu’elle ignore toute cette intrigue, et qu’elle l’approuve entièrement.